Édito de Cyril Chabanier.
Emmerder : non, dialoguer pour convaincre : oui !
En fin d’année dernière, j’ai exprimé mon point de vue de citoyen quant à la meilleure façon de traverser cette 5ième vague. J’ai rappelé pour ce faire ce « sacro-saint principe » cher à la CFTC de respect de la liberté de conscience de chacun de nos adhérents. Ce respect vaut bien évidemment pour chacun de nos concitoyens !
Les arguments avancés par les personnes non vaccinées, au sens assumé du terme, ne me convainquent pas toujours, loin s’en faut. Dans certains cas, les plus virulents, je peine à comprendre et, pour tout vous dire, je m’inquiète de ce qui m’apparait comme un rejet systématique de la parole publique, scientifique et, parfois, des faits eux-mêmes. Qu’on me comprenne bien, c’est le côté « systématique » de ce rejet qui doit nous interroger. En toutes choses, le doute est bon ! La curiosité, la volonté de comprendre donc de creuser un sujet pour se forger une opinion propre, argumentée constituent les comportements les plus sains et les plus essentiels qui soient dans une démocratie … Mais comment composer avec cette méfiance qui, telle le virus, mute pour laisser place à la défiance et, on peut le craindre, au stade suivant celui de la violence ?
« J’ai une conviction que tout sympathisant CFTC ne peut que partager, j’en fais le pari : opposer la violence verbale à la violence quasi physique des « antivax » est la pire des réponses. »
Elle conforte les opposants dans leurs certitudes et leur radicalité et divise un peu plus nos concitoyens jusque dans leurs familles parfois. Signifier à la personne avec laquelle on échange qu’elle est digne de respect, que ses motivations, ses croyances ont leur raison d’être quand bien même on ne les partage pas bref, faire preuve d’un minimum d’empathie, me paraît plus à même de renouer avec le dialogue et avec les faits qui, toujours, doivent l’alimenter. Et si cette modalité de dialogue échoue, on peut aussi faire preuve d’imagination. Je formule ici une proposition : confronter les sceptiques aux faits en organisant des échanges avec les anciens « pensionnaires » des lits de réanimation. Ces derniers qui ont souvent frôlé le pire sauront leur rappeler que 80 % des occupants étaient et sont encore non vaccinés !
Puisque l’heure est à l’expression des vœux pour cette nouvelle année que je vous souhaite heureuse, je formule donc le vœu d’une France qui retrouve le goût et le chemin du dialogue. Celui qui respecte l’« autre », qui concilie, rapproche les points de vue, celui qui construit un avenir où tout le monde à sa place, où les droits et les devoirs sont effectifs parce qu’également distribués ! La portée de ce vœu ne se limite pas à la crise sanitaire, elle vise tous les dossiers qui nous attendent cette année. Qu’il s’agisse de l’avenir de la sécurité sociale, je pense notamment aux retraites, de l’emploi, des modalités de sa réindustrialisation, de sa relocalisation ou encore de sa rémunération, aucune réforme d’envergure ne saurait être légitime si elle ne résulte pas d’un dialogue loyal et sincère entre les parties concernées.
Alors bonne année et bon dialogue !
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